Jeudi 28 avril 4 28 /04 /Avr 05:53

Subspace

Subspace… le terme est allégorique, qui décrit ce moment où la soumise se sent plus dévouée et obéissante que jamais comme un véritable monde parallèle, un espace-temps où les réalités sont altérées, une dimension où les pensées sont biaisées, où l'obéissance règne, où seuls comptent les mots et actes du dominant. Mais si tant de personnes ont reconnu leurs propres sensations dans ce terme au demeurant pompeux, ce n'est certainement pas par hasard : comment définir la jouissance, particulièrement lorsqu'elle est si personnelle, si cérébrale, si difficile à communiquer ?







Le mot est froid, pour refléter de si chauds sentiments, et d'aucuns argumenteront sans fin sur le fait que son interprétation en est toujours personnelle, variable selon les individus… 
Pour définir cet état langoureux dans lequel on se sent baigner, lorsque l'on fait l'amour et que les corps se rencontrent en parfaite communion, les deux esprits immergés entièrement dans l'acte lui-même, ce moment où plus rien ne compte sinon les frissons que l'on éprouve et ceux que l'on procure, cette longue jouissance, source de tous nos désirs, parfois plus précieuse que l'orgasme lui-même, on parle de volupté… le ressenti de la volupté est différent pour chacun, mais tout le monde s'accorde à trouver dans ce mot l'évocation d'une sensation comprise et partagée…

Le subspace, c'est la volupté dans la soumission. Et comme les loisirs du bondage ne ressemblent pas toujours aux jeux du sexe, il est bien des façons d'atteindre ou d'effleurer ce sentiment magique et effrayant, s'y retrouver intégralement plongé ou venir le taquiner, s'y brûler un petit peu les ailes pour s'en éloigner et y revenir…

Une soumise qui n'a encore jamais été dominée pourra ressentir la piquante chaleur du subspace envahir son corps en s'entendant simplement édicter des consignes pour la première fois. Une personne ayant de forts instincts masochistes pourra ne commencer à l'entrevoir qu'au trentième coup de fouet sur sa peau, fermement maintenue dans des liens qui l'écartèlent. Ensuite, pour l'une et pour l'autre, il pourra y avoir des variations d'intensité ; celle-ci parlera de subspace en songeant à cet instant purement cérébral où elle a senti sa conscience perdre équilibre, celle-là sacralisera le terme et ne l'emploiera que pour évoquer des souvenirs où elle s'y est jugée intégralement plongée. Toutes deux disserteront pourtant bien d'un même phénomène.

Le subspace, ce n'est pas l'orgasme, mais la jouissance de la soumise ; ce moment où les pensées commencent à basculer, s'altérer, où la soumission semble ne plus supporter d'alternative, où quoi que l'on puisse dire ou faire, c'est sur un sentier tracé par l'autre qu'on le fait. Être en n'importe quel endroit de ce sentier vaporeux, c'est être dans le subspace.
Y être allé une fois signifie vouloir y retourner. La route qui y mène n'est pas simple, mais, comme en hypnose, on en retrouve plus facilement la voie après quelques visites. Ensuite… on souhaite y rester le plus longtemps possible, progresser sur le chemin, et là, c'est au dominant de veiller à protéger sa partenaire d'elle-même, l'empêcher d'avancer trop vite, tempérer son approche pour faire en sorte que lui et elle ne manquent rien du paysage sur cette route qui peut être aussi magnifique que destructrice.

En BDSM, on parle couramment d'échange de pouvoir, d'accord consensuel de perte de liberté pour celle qui se soumet. Passer le pouvoir, laisser toutes les décisions à l'autre, demeurer soi-même tout en se sentant à la permanente merci de celui qui domine, ne plus rien oser faire qui lui déplaise, éprouver tout le poids de sa propre impuissance, c'est ce que recherchent beaucoup de soumises, sinon toutes. Au moins en fantasmes. Mais dans ce type de relations, le rêve peut devenir réalité au moment où l'on s'y attend le moins… une directive qui semble tomber au hasard ; précisément celle qu'on n'aurait pas voulu entendre, peut-être au mauvais endroit, au mauvais moment… que faire alors ?



Une chose passe en tête, une seule, lorsqu'on est attachée et que le dominant décide de vous chatouiller : s'en sortir, par tous les moyens possibles. C'est un jeu très, très dangereux - physiquement pour la victime, qui sur l'instant sera prête à s'arracher le bras pour se libérer, et moralement pour le couple, car les insultes et menaces risquent de pleuvoir. C'est peut-être une des manières les plus cruelles et les plus sûres de faire parvenir une personne au subspace, qui illustre parfaitement l'ambiguïté de cette dimension parallèle insolite où règne l'obéissance. Le subspace n'est pas atteint durant les chatouilles, il l'est ensuite. Si aucun safeword n'a été prononcé, si le dominant a su résister aux éventuelles injures et ultimatums, si la soumise est toujours aussi attachée, désormais pleinement consciente de son impuissance et du pouvoir qu'il détient sur elle, alors… en cet étrange moment, celle-ci se sentira plus que jamais disposée à tout pour éviter que le supplice ne recommence.



Quoi que l'on puisse en dire, le subspace est une zone dangereuse… qui peut malheureusement être atteinte par une soumise dans les mains mêmes d'un dominant inconnu. Le fait est, la domination aveugle parfois plus encore que l'amour.
L'un des ingrédients essentiels à la réussite d'une relation, c'est la confiance. La connaissance de l'autre s'acquiert avec le temps, et ne pourra,normalement, jamais être telle qu'une personne puisse entièrement et aveuglément s'abandonner à son partenaire, ce qui est heureux. Or, certains états d'exaltation, comme l'euphorie voluptueuse du subspace, ont la triste faculté de permettre à celle qui s'y plonge de dangereusement outrepasser ses limites. Au point de la conduire, par exemple, à faire taire ses instincts de conservation les plus élémentaires, pourtant si précieux dans un moment où l'atmosphère générale est à la jubilation plus qu'à la prudence, et où les risques de dérapage sont, eux, plus présents que jamais.

S'il est une vertu nécessaire à tout aspirant dominant, c'est bien la capacité de garder la tête froide. Sans nécessairement l'identifier, on ressent parfaitement l'entrée en subspace de la soumise, de l'autre côté de la badine. Ce n'est surtout pas un crédit pour faire n'importe quoi. S'il est un merveilleux cadeau dans l'abandon total qu'il représente, cet instant n'en est pas moins celui où la compagne a le plus besoin de soutien, de guidance… en même temps qu'envie de fermeté.
Il est parfois difficile pour un dominant d'accepter le fait que noyée dans le subspace, sa complice est bien. On la verra d'ailleurs s'y comporter occasionnellement comme si elle ne savait plus rien faire qu'obéir (ce qui risque, au passage, de laisser le partenaire hésitant, dans l'appréhension de sentir le jeu lui échapper soudain), et par certains signes, la personne en plein subspace va quelquefois donner à entendre son désir d'aller plus en avant sur la voie de la soumission, poussant littéralement le dominant à durcir l'action, à explorer des territoires jamais abordés…
Retenir, tempérer les ardeurs de la soumise, qui ne comprend probablement pas elle-même ce qui lui arrive, n'est pas toujours tâche aisée… d'autant moins que le dominant goûte souvent lui-même à l'extase du subspace. Dans de telles conditions, ne pas céder aux demandes instamment sexuelles que lui présente sa compagne peut se révéler une réelle gageure. Ces instants où tout peut basculer sont de véritables jouissances, à savourer comme il se doit par les deux parties… avec la plus grande prudence, et en admettant, peut-être, que ce point marque le seuil du trop loin – la limite à ne pas franchir.

À défaut de briser la personne elle-même, le dominant qui négligerait ses responsabilités pourrait très bien détruire la soumise en elle, s'il ne sait pas la protéger d'elle-même. Combien de dominateurs ont voulu trop en faire pour montrer leur talent, ou ont simplement trop écouté les envies de leur partenaire au point d'en oublier leur rôle de protecteur, combien de soumises se sont retrouvées face au constat qu'elles en avaient beaucoup trop fait, trop vite, et qu'elles devraient reprendre la route du début, en pensant, cette fois, à regarder le paysage sur leur passage et à en apprécier enfin les détails ?

Le subspace n'est pas le point G de la soumise, le but à atteindre à tout prix. La confiance, l'écoute, la discussion et la connaissance de l'autre sont les vrais points à rechercher dans ce type de relation, et c'est d'eux que naîtra, parmi mille autres plaisirs, ce doux sentiment d'abandon que l'on appellesubspace. Vouloir trop vite y parvenir, c'est brûler une complicité naissante et se gâcher la jouissance d'un parcours à accomplir ensemble. Chercher à le maintenir trop longtemps, avec tout ce qu'il comporte de dangereux, c'est épuiser les deux partenaires, les vider de toute leur énergie… car lesubspace en est grand consommateur, pour la soumise comme pour le dominateur.

Par soumisejade - Publié dans : Articles BDSM
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